Je suis un intello précaire- Chronique dézinguée d’un artiste perdu dans la tourmente néolibérale –
Bonjour les précaires ! Le beau temps est là et, j’en suis sûr, les critiques à votre égard redoublent de violence. Eh oui, pour les amants de l’ordre et de la réaction ordinaire, les jours ensoleillés leur rappellent qu’ils devraient être à la plage et pas en train de trimer pour payer les vacances des chômeurs et autres rigolos dans votre genre. En Angleterre, où j’habite, les chômeurs viennent chercher leurs allocations en Mercedes dernier modèle ! Ça vous la coupe, hein ? Et faut voir les bagouses aux doigts ! Là-bas aussi, les victimes de la société sont les honnêtes gens.
Bref. Voila pour l’intro. C’est au sujet de quoi au juste ? Eh bien, comme vous l’aurez très certainement compris, nous allons parler des gens de droite et de leurs penchants à la détestation, aux hiérarchies des valeurs de subordination, à la division du genre humain entre bosseurs et les fainéants, forts et faibles, liberté sans égalité, blancs et moins blancs, patriotes et voyous, etc. Mais… laissez-moi introduire ici un élément platonicien pour ceux qui penseraient que le niveau de cette chronique est descendu au ras d’un zinc de bistrot. « De droite », cela ne veut rien dire si on ne le compare à quelque chose d’autre, par exemple, « de gauche ».
Pour illustrer mon propos, je commencerais par dire qu’il n’existe pas d’intello précaire de droite. Si vous connaissez quelqu’un qui a fait des études et se retrouve à écrire, penser ou créer des trucs dans son coin mais qui visionnent les vidéos Youtube des racoleurs de la fachosphère, ou pire qui se déclare apolitique ou pire encore, qui se dit « du centre » (!!) vous avez affaire à un commentateur du réel, à un faiseur de listes qui sont toujours plus incomplètes que celle de leurs aînés. Donc, « intello précaire », si vous êtes de gauche ou « rien du tout », si vous êtes de droite.
Comment cela « rien du tout » ? Quel sectarisme ! Quelle violence dans les propos ! Quel extrémisme !
Si violence il y a, elle est toute symbolique, les amis. Ce « rien du tout », signifie qu’il faut se placer dans un rapport de force contre la dureté régressive de la droite, contre ses idéals, contre ses tendances réactionnaires, destructrices et négatrices de la vie. Un intello précaire est d’abord un progressiste dans le plus noble sens du terme, ce qui fait de lui un ennemi juré de la droite. Malheur à ceux qui l’oublieront car ils seront gobés tout vifs et peut-être même cohn-benditisés !
Mais bon, qui se souviendra des Cohn-Bendit, Finkielkraut, Zemmour, Onfray, Bruckner, BHL, etc., dans 50 ans ? Voyez, pas de quoi fouetter un chat.
Le sociologue Geoffroi de Lagasnerie, recommande de faire le silence radio autour de ces commentateurs du réel, de les ignorer tout simplement pour concentrer nos forces sur ce qui à gauche est toujours inventif, optimiste, tourné vers l’avenir du genre humain. Je pense qu’il n’a pas tort.