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Je suis un intello précaire - Chronique du 15 juin 2018



Le fléau du syndicalisme


Salut les précaires ! Oui, je sais, le titre est servile mais il est aussi à la mode. C’est pour attirer les regards et faire du clic sur la toile. Ne vous inquiétez pas, dès la prochaine ligne, je tire à boulets rouges sur l’extrême-centre.


Faux. Avant, c’est la solution de notre grand jeu de l’été. Et c’est Madame Lopez de Jouy-en-Josas qui a trouvé la solution. Il s’agissait de Gustave Flaubert. Elle a été plus intelligente que les autres car il lui a suffit de regarder les mots clefs à la fin de la chronique d’hier pour trouver la bonne réponse.

Le grand jeu de l’été d’aujourd’hui (réponse demain) est pour les plus calés puisqu’il s’agit d’écrire Nitche (Le philosophe allemand) sans faire de faute d’orthographe. (Ceux qui auront utilisé un dico seront disqualifiés. Une piste: le son est le bruit que vous faites quand vous éternuez).


Bien. Attaquons ! Dans l’Angleterre de Thatcher, c’est-à-dire celle d’aujourd’hui, essayez d’organiser un syndicat dans une entreprise, pour voir.

Eh bien, je l’ai fait et je vais vous en parler. L’entreprise ? Une école de langue célèbre dans le monde entier et dont le nom représente la France. Au Royaume-Uni, pour monter un syndicat dans une boîte, il faut qu’au moins 50% des employés le désirent. Il faut donc qu’ils votent.

J’arrête ici et je saute directement à la conclusion car sinon, vous n’allez pas vous concentrer. Je devine votre question : Ai-je perdu mon boulot ? La réponse est oui. Avec perte et fracas. Comme disait Unamuno, « ceux qui sèment ne sont pas ceux qui récoltent ».


Reprenons. Je passerai aussi sur le chemin de croix, le chaos qui précéda l’élection, les pressions de la direction, les menaces de leurs avocats, les brimades au travail, la trahison de divers collègues, les violences symboliques et physiques, la solitude et enfin la dépression… Ce n’est pas gai mais c’est le pain quotidien des syndicalistes, à qui je rends hommage au passage.


Alors, ou veux-je en venir aujourd’hui ? Eh bien, de précaire à précaire, je voudrais partager ce que j’ai appris pendant ces 11 mois de combat sur le terrain.


Tout d’abord, dans la bataille, vos forces sont décuplées. Dans le champ politique disait Bourdieu, votre puissance, c’est vos ennemis qui vous la donnent ; en vous reconnaissant comme tel, ils vous octroient un capital, ils vous acceptent dans le champ qui maintenant définit officiellement les rôles et les enjeux. Ne réagissez alors jamais comme une victime ; vous êtes une force légitime, le simple fait d’exister et d’organiser le staff les désespèrent et les enragent !


Attendez-vous aux coups les plus tordus mais l’important est le terrain conquis, pas votre destination finale à vous.


Vos opposants sont des experts, ne les sous-estimez pas ; ils ont des moyens et la doxa va dans leur sens ; elle leur donne raison à tous les coups. Ils ont donc le monopole de la violence symbolique et chacune de vos décisions vous sera reprochée et vous serez l'agresseur On vous dira que vous allez trop loin et certains de vos compagnons de route seront paralysés par le doute.


Méfiez-vous de toutes les institutions même (et surtout) de celles qui se disent vos alliées. Leurs représentants ont une limite ; pas vous puisque vous êtes emporté par les évènements ; eux, ils ne sont que des quasi spectateurs ; leur boulot ne risque pas d’être emporté dans la mise finale.


Le doute est votre seul compagnon et c’est un mauvais coucheur. Ne faites aucun compromis.


Voila. Si vous respectez ces règles, en toute évidence, vous serez viré. Mais le boulot aura été fait.


A demain les précaires !

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